Façade Ouest

Périple d'une semaine, de Moliets-Plage à l'abbaye de Saint-Savin, en passant par Dax, Arcachon et Poitiers.

le film (19')

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Moliets Plage

Affiche moliets bains de mer

Quelques centaines d'habitants l'hiver, quelques dizaines de milliers l'été, Moliets est une petite commune au sud de la côte landaise, à 20 km au nord d'Hossgor. La mer y est agitée, propice aux sports de glisse, surfs et autres disciplines du genre.

Quand j'ai découvert Moliets dans les années 70, il y avait la mer, des dunes, deux rangées de petites maisons de villégiatures, l'hôtel de l'Océan. A un kilomètre, le petit bourg de Moliets, avec une église, un ou deux commerces, la mairie.
Aujourd'hui, il y a toujours la mer, les dunes se sont élévées et agressent les deux mêmes rangées de maisons, l'hôtel s'est très agrandi, le kilomètre entre la plage et le bourg s'est construit de campings, centres commerciaux, golf, club méd, lotissements et immeubles, restaurants ...
Le bourg a grandi lui aussi, 45000 personnes m'a-t-on dit résideraient à Moliets au sommum de l'été !

Nous étions quelques uns seulement en ce début octobre, qui ont pu bénéficier des déboires et des merveilles de la tempête. Pluies torrentielles, vent qui emporte tout, et notamment le sable, et une mer démontée mais somptueuse.

Quelques centaines de mètres au nord, le courant du Huchet constitue une transition entre l'océan et le lac de Léon. C'est maintenant une réserve naturelle.

A marée haute, le flux emplit l'embouchure du courant, et le reflux emporte les âmes et les souvenirs.

 

 

Dax

Dax

Je ne le savais pas, Dax est la première ville thermale de France en terme de fréquentation. C'est une agréable ville de 20 000 habitants, au bord de l'Adour. Ce fleuve de 300 km prend sa source dans les Pyrénées et se jette dans l'océan atlantique après Bayonne. Au cours des millénaires, le fleuve a souvent changé d'embouchure, et a laissé sa marque dans les Landes par la subsistance de nombreux lacs.

En ce début octobre pluvieux, il est sorti largement de son lit, recouvrant parking et berges. 

Durant ce court passage, nous avons pu longer l'Adour, goûté à l'eau chaude de la Fontaine chaude, admiré le portail des apôtres de la cathédrale, nous balader dans les ruelles animées du centre historique, et (très bien) déjeuner à la Grande brasserie de l'Atrium, à la très belle architecture art déco.

 

Arcachon

Arcachon

Peuplée de 11 000 habitants, Arcachon a été créee en 1857 par détachement d'une partie de la commune de la Teste de Buch. C'est le second empire, le développement de l'économie donne naissance à une riche bourgeoisie et au développement des stations balnéaires et thermales.

Arcachon sera une station balnéaire, et apparaîtront de beaux immeubles et de somptueuses villas sur la partie haute de la ville, dite ville d'hiver. Des maisons énormes et luxueuses ont fleuri à la fin du XIX ème siècle, comme la villa Dumas, proche de l'observatoire Ste Cécile qui domine la ville. Se promener dans la ville d'hiver suscite deux sentiments opposés, l'admiration devant de réelles réussites architecturales, et le profond sentiment de l'injustice sociale qui domine et a toujours dominé le monde. On ne peut s'empêcher de penser à ces richissimes propriétaires qui trop souvent doivent leur fortune à la sous-rémunération du plus grand nombre.

Arcachon est sans aucun doute une jolie ville, mais présente à mon goût un aspect artificiel, trop propre, trop net, trop bourgeois, à même de susciter l'ennui. 

Mais le bassin est beau, les huîtres succulentes, et la plage, située en pleine ville, magnifique. 

 

Poitiers

Poitiers

C'est à Poitiers qu'Alienor d'Aquitaine avait sa capitale. Autant dire que la ville a un riche et long passé historique, dont en témoigne un centre historique éclatant.

La ville aux "cent clochers" recèle des trésors, comme le Baptistère Saint Jean, peut-être le seul qui subsiste en France, les églises St Hilaire, St Porchaire, une des plus anciennes de France, Notre-Dame la Grande, la magnifique, sans oublier la cathédrale St Pierre. Parmi les belles rues pleines de maisons à colombages, règne l'ancien palais des comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine, où Aliénor tenait sa cour (ci-contre), un temps transformé en palais de justice, désaffecté aujourd'hui et libre à la visite. Aux maisons à pans de bois s'ajoutent des beaux hôtels, tels les hôtels Fumé, ou Jean Beaucé.

 

Partout des petites places animées, où les 29000 étudiants de la ville viennent se détendre. 

Poitiers se trouve sur la voie de Tours (via Turonensis), une des voies qui mènent à St Jacques de Compostelle. Aussi les églises Ste Radegonde et St Hilaire disposent-elles de reliques detinées à attirer et retenir les pèlerins.

Poitiers a perdu son rôle de capitale de région Poitou-Charente avec la récente réorganisation, elle constitue désormais un pôle d'équilibre de la région aquitaine, dominée par Bordeaux.

église St Hilaire

Hôtel de Beaucé

église St Porchaire

église St Germain

Baptistère St Jean

ND la Grande

cathédrale St Pierre

 

Abbaye de
Saint-Savin

On devrait dire Saint Savin et Saint Cyprien, puisque les deux frères compagnons dans le martyr et dans la mort, sont tous deux enterrés dans la crypte de l'église abbatiale.

Située à une quarantaine de kilomètres à l'est de Poitiers, à Saint-Savin-sur-Gartempe,  l'abbaye de Saint-Savin est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco par les peintures murales du XI ème siècle qu'elle contient, et qui sont uniques en Europe.

La fondation de l'abbaye remonte sans doute à Charlemagne, IXè siècle après JC, en l'honneur des deux frères qui furent martyrisés et décapités au Vè s. sur les rives de la Gartempe. C'est la découverte de leurs corps trois siècles plus tard qui décida de la création d'une abbaye où seraient déposés les reliques des deux martyrs.

L'église abbatiale fut construite entre 1040 et 1090, tandis que les bâtiments conventuels furent construits deux siècles plus tard.

Jusqu'à la guerre de Cent ans, l'Abbaye eut un rayonnement considérable. La longue guerre amena le chagement d'occupant à multiples reprises, jusqu'à l'incendie de l'abbaye par le Prince noir. Les guerres de religion continuèrent la sale besogne deux siècles plus tard, puis au XVIIème siècle, ce furent des abbés laïcs qui vendirent une partie des bâtiments en pierres de construction.

La période noire s'acheva avec l'arrivée des moines de la Congrégation de Saint-Maur sur ordre de Louis XIV à la fin du XVIIème siècle, qui entreprirent la restauration de l'église et la construction de nouveaux bâtiments conventuels. Ci-contre l'abbaye en 1688.

 

 

 

 

Pus tard au XIXème s. l'intervention de Prosper Mérimée fut décisive pour la conservation et la restauration de l'église et de ses peintures murales.

Les peintures s'étalent dans toute l'église.

Les plus anciennes (XIè s.) décorent la tribune et le porche. 

Celles de la nef, longue de 42 mètres et large de 17 mètres, datent des XII et XIIIè siècles, et font la célébrité du lieu.

Elles ont été peintes directement sur les murs par un procédé intermédiaire entre la fresque et la détrempe. Les couleurs employées sont peu nombreuses, ocre jaune, ocre rouge et le vert, mélangées au blanc et au noir (et peu de bleu dont les pigments étaient très coûteux à l'époque).

Les peintures murales représentent uniquement des scènes de l'Ancien Testament issues des deux premiers livres du Pentateuque : la Genèse et l'Exode. Elles se lisent comme un grand livre. Deux registres de peinture se déploient de chaque côté d'une frise qui divise la voûte dans toute sa longueur.

 

Joli pont du XIIIème siècle

 
 
 
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