Bruges, Ostende, Gand

Bruges

Quand la mer du Nord se retire des terres qu'elle avait envahies au Vème siècle, elle laisse des canaux et des estuaires, et un sol fertile. En 800, le comte de Flandres Baudoin Bras de Fer, fait construire une forteresse imprenable, bastion militaire contre les vikings. Et en 1089, Bruges devient capitale du comté de Flandres.2018 07 16 09 42 09

Du XI au XIIIème s. son essor est considérable du fait de sa situation géographique au carrefour de l'Europe. Grâce aux banquiers italiens, la cité devient un des principaux foyers commercial et financier d'Europe.

En 1302, la ville rejette la tutelle française, les troupes du roi de France sont massacrées lors de la bataille des Eperons d'Or. La mémoire en est conservée sur la Grand-Place (ci-contre et ci-dessous). Ainsi l'histoire de la Flandre se distinguera de celle du Hainaut ou du Brabant, par son hostilité avec la France.

Jusqu'au XVème siècle, la prospérité de la ville en fait une des cités les plus prospères d'Europe, et aussi un très important pôle culturel et artistique.

Le déclin relatif commence dès le XVème siècle, avec l'ensablement du zwin, et la montée en puissance de la ville d'Anvers. Les romantiques redécouvriront Bruges au XIX ème s., et l'Unesco l'inscrira au Patrimoine mondial le siècle suivant.

Ci-contre, statue au centre de la Grand-Place représentant Jan Breidel et Piet de Konink, héros de la révolte de 1302.
L'armée du roi de France fut massacrée dans un marais près de Courtrai, et la Flandre recouvrit sa liberté.

La Grand-Place 

C'est le coeur de la cité, où se déroula la vie politique, économique et sociale : fêtes, marchés, tournois, rassemblements et drames historiques. 

Au nord, des maisons du XVIIème s., avec des pignons à redans ou droits. A l'est, le palais provincial et le bureau des postes, deux édifices néo-gothiques. Au sud, le beffroi et les Halles. 

 

Le beffroi et le corps principal des Halles ont été construits au XIVème s. Le beffroi a une hauteur de 88 mètres, et servait d'observatoire aux guetteurs d'incendies, qui détruisirent de nombreux quartiers aux 13ème et 14ème siècle. Pour atteindre son sommet, il faut monter 366 marches. Outre la belle vue sur Bruges et le canal Baudoin, on y découvre les 47 cloches d'un des plus célèbres carillons d'Europe.

Place de l'Hôtel de Ville

Construit à partir de 1376, de dimension modeste, l'Hôtel de Ville - le Burg - marque le déclin de l'influence des comtes de Flandres au profit des dignitaires communaux. Il témoigne de la période la plus prospère de Bruges. A l'intérieur, un escalier monumental mène à la spectaculaire salle gothique ou salle des échevins (à droite ci-dessous). La magnifique voute gothique date de 1402, et les peintures murales de 1895, qui représentent les grands moments de l'histoire de Bruges.

Bruges - le Burg

Bruges - la salle gothique du Burg

La basilique du Saint-Sang
Ce célèbre sanctuaire, situé à droite de l'Hôtel de Ville, se compose de deux oratoires superposés. L'église inférieure est romane, l'église supérieure est gothique remanié, et l'escalier gothique renaissance.

Construite en 1139, la chapelle romane, très austère, est dédiée à la Vierge (photo de droite). Elle compte trois nefs et un long choeur étroit. 

L'église supérieure, dite du "Saint-Sang", fut consacrée basilique en 1923. C'est ici qu'est conservé depuis le 13 ème siècle la relique contenant quelques gouttes du sang du Christ ramené du Proche-Orient. Chaque année le jour de l'Ascension a lieu une fête grandiose en hommage à cette relique. L'église a été transformée en style gothique au 15ème siècle, détruite à la révolution française, puis reconstruite.

Sur l'avant-dernière photo à droite, on voit les croyants venir se recueillir devant le reliquaire contenant le saint-sang.

2018 07 16 16 11 01La cathédrale Saint-Sauveur

C'est la plus ancienne église paroissiale de Bruges (ci-contre). Elle a connu quatre incendies en onze siècles. D'abord construite en style roman, puis remaniée en gothique en 1250, elle a un style sobre en bloc d'argiles et en briques. A l'intérieur, on remarque les stalles exceptionnelles du 15ème siècle.

Eglise Notre-Dame

Avec son immense tour de 122m, elle domine toute la ville. Malgré de nombreuses portes, elle renferme beaucoup d'oeuvres d'art, comme une célèbre sculpture de Michel-Ange et un grand tableau du Caravage. L'église renferme les mausolées de Charles le Téméraire et de sa fille Marie de Bourgogne.

gisants de Charles et Marie peinture du Caravage La Vierge et L'enfant, par Michel-Ange
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Musée Groeninge

Il donne un aperçu de six siècles d'art flammand, jusqu'au 20ème siècle. On y voit notamment le très célèbre tableau de Jan Van Eyck "la Vierge au chanoine Van der Paele".

Jan Van Eyck Paul Delvaux La dernière Cène
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Le Béguinage

Datant du 13ème siècle, cette institution fut érigée pour grouper les femmes pieuses de Bruges, notamment celles dont les maris partaient en croisades. C'était une petite ville dans la ville, avec sa propre juridiction, son administration, son organisation, son église. Constitué de maisonnettes blanches, il comprenait à ses débuts un hospice, une brasserie et une ferme. Il était dirigé par une supérieure élue par les béguines, qui vivaient dans des maisons individuelles et devaient travailler pour vivre.

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Le domaine Adornes

Fondé au 15ème siècle par la famille Adornes, riche négociant et aventurier, le domaine comprend la chapelle dite de Jérusalem, des maisons-Dieu et un hôtel particulier. Il est toujours habité par la famille. Consacrée en 1429, la chapelle est une reproduction librement interprétée de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem. 

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Les canaux

Ce n'est pas pour rien qu'on appelle Bruges la Venise du nord. Canaux, ponts, et quais font partie des tableaux romantiques qui composent l'essentiel du paysage brugeois. La promenade en bateau dure trente minutes, et permet de découvrir la ville sous un angle inattendu. 

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A Bruges, il faut voir aussi les fortifications,et les trois portes qui subsistent, les moulins, introduits par les croisés flamands, et dont il reste quatre exemplaires sur les trente qui existaient au 15ème siècle, les musées du chocolat, du diamant, dont Bruges a été la capitale avant d'être détrônée par Anvers, l'hôpital St Jean (musée Memling), l'église Sainte-Anne, l'Historium, implanté sur la Grand-Place, là où était le vieux port, et qui reconstitue par des moyens classiques et modernes la vie de la cité au Moyen-Age, et toutes les belles rues où il est agréable d'errer, à pied ou en vélo, en découvrant beaux hôtels particuliers, immeubles anciens, églises et chapelles.

Damme

Damme est un gros village à 8 km au NO de Bruges. J'y suis allé en vélo, en longeant le canal Damse Vaart. C'était autrefois l'avant-port de la ville (dam veut dire "digue") suite à l'ensablement des vois navigables reliant Bruges au Zwin. Sa prospérité culmine du 12ème au 13ème siècle, avec l'implantation de marchands étrangers qui y possèdent des entrepôts. C'est depuis longtemps une ville terrestre, conséquence de l'augmentation incessante des bancs de sable.

L'Hôtel de Ville, bâti en 1464, d'architecture flamande, domine de belles maisons patriciennes bien restaurées. 

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Ostende

On va à Ostende pour son immense plage, située à quelques dizaines de mètres de la gare. La vocation balnéaire d'Ostende remonte à la fin du 18ème siècle avec la mode des bains de mer née en Angleterre. Les anglais, nombreux, qui venaient en pèlerinage à Waterloo, s'arrêtaient volontiers à Ostende. De belles maisons apparurent sur la digue, pour la plupart démolies aujourd'hui, tandis que l'apparition des congés payés en 1936 donna un coup de fouet à l'activité touristique. 

port et gare église St Pierre St Paul derrière l'Amandine la plage et la digue villa Yvonne, bien entourée Casino sur la Digue
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  galeries royales de la Digue   Trois-Mâts Mercator ancien et moderne
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Gand

2018 07 21 11 12 01Gand mérite bien sûr plus qu'un séjour d'une journée. La belle flammande vit naître Charles-Quint, et si la ville dispose d'un patrimoine exceptionnel, son dynamisme et sa créativité la distinguent des villes-musée qu'on peut trouver ailleurs. Ville étudiante, Gand est une grosse ville moderne, animée, et multi-culturelle.

Située au confluent de la Lys et de l'Escaut, Gand est relié à Bruges suite au creusement de la Lieve au 12ème siècle, plaçant la ville au centre d'un réseau de voies d'eau propice au développement des échanges. En 1180, le comte de Flandres fit construire la forteresse qu'on peut voir aujourd'hui. L'industrie drapière et lainière se développe au Moyen-Age, faisant la fortune de la cité. L'élan industriel du 19ème siècle profita à Gand, qui reste aujourd'hui une des villes les plus actives du pays. 

Le Centre historique

La cathédrale Saint-Bavon a vu en 1500 le baptème de Charles-Quint. Construite en pierre blanche de style gothique brabançon, elle compte 22 autels, et abrite la célèbre peinture des frères Van Eyck de l'Agneau mystique (accès fermé lors de ma visite). Sa tour à étages s'élève à 89 mètres. A l'intérieur, le décor est noir et blanc, et comprend de nombreuses oeuvres d'art. Quand je suis arrivé, j'ai pu assister à la sortie de la cathédrale du prince Laurent, frère du roi, et de son épouse la princesse Claire, qui assistaient à un Te Deum. J'ai serré la main du prince à l'occasion du serrage de cuillers qui s'en est suivi !

Construit au début du 14ème siècle, le beffroi (ci-contre) a une hauteur de 91 mètres. On peut y monter par un ascenseur, ou à pied, comme j'ai fait, en faisant halte aux deux étages qui présentent une petite exposition. Inutile de préciser que la vue du haut du beffroi est somptueuse.

L'église Saint-Nicolas date du 13ème siècle pour sa plus grosse part. Elle est construite en pierres bleues de Tournai. Plus sobre que ses voisines, de style gothique scaldien, elle était fréquentée au Moyen Age par les guildes, les associations professionnelles des artisans, des marchands et des bateliers.

Tout à côté, l'église Saint-Michel aurait dû voir sa flèche dépasser toutes les autres (deux églises ci-dessus et le beffroi). Mais en 1828, la tour inachevée a hérité d'un toit plat culminant à 24 mètres ! L'église abrite elle aussi de nombreuses oeuvres d'art, et j'ai pu assister à un joli concert d'une chorale locale.

Le Graslei et le Korenlei formaient au Moyen Age le port de Gand. Des maisons remarquables se reflètent dans l'eau de la Lys, de nombreux cafés et restaurants font l'animation, et des balades en bateau partent de là. 

le Prince Laurent

la Princesse Claire

cathédrale Saint-Bavan

théâtre

Hôtel de Ville

église Saint-Nicolas

vue du Beffroi

Saint-Nicolas, beffroi, cathédrale

quais

 

Patershol

Ce quartier se trouve sur la rive gauche de la Lys, face au centre historique. Il est sans doute le plus vieux quartier de Gand, compact avec ses petites ruelles et ses façades typiques.

Il est aux pieds du château des comtes de Flandres, château fort construit au 12ème siècle par Philippe d'Alsace, comte de Flandre, qui voulait montrer sa puissance. C'est aujourd'hui un édifice monumental qui se dresse en plein centre-ville. On peut y voir une certaine ressemblance avec les châteaux élevés par les croisés en Syrie, Philippe ayant sans doute participé à la troisième croisade.

 

Ce 21 juillet était jour de fête nationale à Gand comme dans toute la Belgique. Alors les belges se réunissent, et chantent, et chantent encore. Nombreuses à Gand étaient les estrades où des chanteurs faisaient chanter la foule, et ce fut pareil à Bruges. J'en ai filmé des extraits, qui figurent dans le film dont le lien est c--dessous. 

Le film (35')

 

Bruges, Otende et Gand

 
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